Le grand feuilleton Signe de Piste
I
La matriochka
Sortant de l’hôtel Sovietskaïa – c’est là que je logeais – je consultai machinalement ma
montre. Il était 10 h 53 ! Pas de risque, je serais sans problème au rendez-vous ! Ce devait être
à 11 heures, à deux...
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Le grand feuilleton Signe de Piste
I
La matriochka
Sortant de l’hôtel Sovietskaïa – c’est là que je logeais – je consultai machinalement ma
montre. Il était 10 h 53 ! Pas de risque, je serais sans problème au rendez-vous ! Ce devait être
à 11 heures, à deux pas de là, juste à l’angle de Lermontovski prospekt où se situe mon hôtel,
et de Troïtsky prospekt.
— Et comment se reconnaître ?
À cet instant-là, je m’entendis de nouveau questionner ma jeune interlocutrice, en bas,
grâce au telephonaïa boudka situé dans le hall d’entrée.
Dehors, un ciel de cendre étendait ses nuées sur la ville. Une aube incertaine et tardive
accentuait le sentiment d’oppression que j’éprouvais. Les immeubles grisâtres et la circulation
sans concession de Jigouli fatiguées, de camions GAZ et autres Moskvitch au milieu de gerbes
de neige sale et fondante évoquaient l’époque encore proche ou la cité des tsars était connue
sous le nom de Léningrad. Ils entretenaient mon inquiétude. Allais-je vraiment pouvoir la
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