« Un homme tente de retenir par tous les mots
qu’il peut trouver un inconnu qu’il a abordé au
coin d’une rue, un soir où il est seul.
Il lui parle
de son univers.
Une banlieue où il pleut, où
l’on est étranger, où l’on ne travaille plus; un
monde nocturne...
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« Un homme tente de retenir par tous les mots
qu’il peut trouver un inconnu qu’il a abordé au
coin d’une rue, un soir où il est seul.
Il lui parle
de son univers.
Une banlieue où il pleut, où
l’on est étranger, où l’on ne travaille plus; un
monde nocturne qu’il traverse, pour fuir, sans
se retourner; il lui parle de tout et de l’amour
comme on ne peut jamais en parler, sauf à un
inconnu comme celui-là, un enfant peut-être,
silencieux, immobile.
»
C’est en ces mots que Bernard-Marie Koltés
parle de cette histoire.
Avant d’ajouter: « S’il
y a un rapport de désir entre la personne qui
parle et celui à qui elle parle, c’est qu’il y a
une manière d’exprimer son désir et de le
satisfaire – entre guillemets – par les mots,
par le langage exclusivement.
»
Le texte est, dans sa forme, très étrange
puisqu’il s’agit d’un long monologue qui dure
une cinquantaine de pages.
Un texte sans
ponctuation, sans interruption.
Comme s’il
s’agissait d’une course contre la montre.
Et ça
y ressemble ét
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